Le périnée, un ensemble de muscles dans le système musculaire et postural

 

Illustration de Aline Jayr
extraite de mon livre «un périnée heureux, c’est possible !» paru en mars 2018

 

Le périnée ou plancher pelvien : un groupe de muscles dans le système musculaire

(Comme nous l’avons vu dans le chapitre précédent), le périnée est un ensemble de muscles comprenant une couche profonde et une couche superficielle. Il fait partie du système musculaire qui est en lien direct avec le système squelettique et ligamentaire notamment.

Dans cette organisation globale des muscles de tous le corps, tous sont en lien les uns avec les autres, via la chaîne musculaire postérieure selon Françoise Mézières et suivant les chaînes musculaires et articulaires selon Godelieve Denys Struyf.

Ce qui signifie dans l’une et l’autre perspective, que lorsqu’une zone musculaire est en excès de tension ou en déséquilibre dans notre corps, cela se répercute immanquablement ailleurs et possiblement sur notre périnée. Cela indique également que, en retrouvant une organisation corporelle fluide et mobile, de possibles amélioration de notre périnée se profilent. Je l’ai vérifié maintes fois. Et bien sûr, comme tout est lié avec tout dans le corps, il est à noter que les tensions musculaires, leurs douleurs et les faiblesses d’autres zones musculaires en parallèle n’apparaissent par hasard. Elles sont le fruit de notre chemin de croissance depuis que nous étions bébé, de nos comportements, des chutes ou traumatismes éventuels, du stress, etc. Elles peuvent aussi être lié à l’héritage corporel ou de mémoires, à des zones non identifiées dans notre schéma corporel inconscient (ce qui est souvent le cas au niveau du ventre ou du bassin) ou de nos émotions.

 

Exercice d’exploration pour le ressentir

Observation des réactions en chaîne du système musculaire

Allongez vous à plat dos sur un tapis ou un sol ferme (éviter le lit). Recueillez vos sensations en notant intérieurement les creux du corps (lombaires, nuque, arrière des genoux). Plier ses genoux de façon à poser les pieds sur le sol, ceux-ci ouverts à la largeur des hanches. Ressentez comme le creux lombaire s’estompe du fait du changement de position des jambes.

Intéressez-vous à votre tête. Ressentez son poids sur le sol, l’étalement de son point d’appui. Puis faites de tout petits hochements de tête, minuscules, fluides, comme des petit « oui ». Faites durer environ deux à trois minutes de façon assez nonchalante et tout en respirant de façon fluide. N’hésitez pas à faire des pauses. Puis balancez votre tête, des petits balancements, tout petits parfois, amples à d’autres moments, comme des petits « non ». Faire durer environ 5 minutes de façon souple, avec des pauses de temps à autre pour ressentir et respirer en conscience.

Ensuite, allongez vos jambes, observez et comparer le creux du bas de votre dos et celui de votre nuque avec le moment où vous vous êtes allongée.

Comme expliqué précédemment, tout est lié avec tout dans le corps. Ces minuscules mouvements de votre tête réduisent sans doute le creux du bas de votre dos, permet l’étalement de la totalité de celui-ci notamment. Ce changement entraîne d’autre micro-modification ici et là, possiblement dans votre plancher pelvien. Toutefois, il est impossible d’être des apprentis sorciers en méthode Mézières et de procéder un peu comme ci et un peu comme ça. Cet exercice vise à vous faire ressentir les liens de la chaîne musculaire. Pour des changements réels, une pratique régulière et de durée estimée par un professionnel est indispensable. De plus, cette approche prend d’après moi tout son sens quand elle est combinée à un travail sur le système neuro-fonctionnel ou les réflexes archaïques (voir plus loin).

 

Partage d’expérience

Eloïse est un femme sensible, active, mère de quatre enfants et dans une écoute empathique des autres et d’elle-même. Elle participe depuis des années à mes ateliers de pratique corporelle globale. Sa grande sensibilité lui amenait régulièrement une grande agitation au niveau de son diaphragme ce qu’elle mentionnait souvent dans le cercle de parole en début d’atelier. Au cours de la pratique, le retour à un état de confort était visible, tant du fait de la détente initiée par le ralentissement et l’invitation au ressenti que par le jeu de l’organisation musculaire via la chaîne musculaire postérieure. Au fil du temps et de la réorganisation posturale, cette tension s’est faite de plus en plus rare et ne plus se manifeste que occasionnellement maintenant. Un vrai soulagement physique et émotionnel pour Eloïse !»

«Un périnée heureux, c’est possible!», Efféa Aguiléra, éditions Le Courrier du Livre, parution : mars 2018